Mesdames, Messieurs,

En ma qualité de Conseiller administratif en charge de l’environnement et du développement durable en Ville de Genève, c’est un grand plaisir pour moi que de vous accueillir au Conservatoire et Jardin botaniques de Genève pour l’arrivée de la marche Traces du climat.

Depuis leur départ le 1er juin 2021 d’Ilanz dans les Grisons, les marcheuses et marcheuses de ce groupe ont parcouru près de 800km sur les traces du réchauffement climatique en Suisse. Au cours de cette aventure hors du commun, qui les a menés de Saint-Gall au Plateau suisse, puis de l’Arc jurassien au lac Léman, les participantes et participants ont pu constater concrètement les impacts du changement climatique en Suisse.

En parallèle, via plus de 70 conférences, débats, et visites, Traces du climat a sensibilisé la population des villes et des villages aux enjeux actuels en matière de protection  climatique et informé sur les actions urgentes à mener au niveau culturel, scientifique, technique et politique. Dans le même temps, le groupe de marcheuses et de marcheurs a été à la rencontre des actrices et acteurs du changement climatique, d’activistes, de spécialistes, de responsables politiques ; de celles et de ceux qui ont des projets ou qui proposent des solutions. C’est d’ailleurs certainement l’une des forces de ce projet, qui a permis de mettre en lumière durant ces 6 semaines les nombreuses initiatives et propositions lancées en Suisse pour lutter et s’adapter au changement climatique, dans une démarche constructive. Cela est essentiel.

Vous le savez, Mesdames et Messieurs, la situation en matière climatique est préoccupante. Depuis 1864, la température moyenne a progressé en Suisse de 2 degrés, soit deux fois plus qu’à l’échelle du globe, avec les conséquences que l’on sait sur l’agriculture, la santé, l’hydrologie, les forêts ou encore la biodiversité. Il existe aujourd’hui une urgence à agir, pour inverser la tendance et permettre aux générations futures de vivre dans des conditions acceptables.

Dans ce cadre, l’engagement des collectivités publiques est évidemment essentiel. La Ville de Genève en est pleinement consciente, raison pour laquelle elle a adopté des objectifs ambitieux : réduire de 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Elle a défini, en avril dernier, une vingtaine d’actions immédiates, permettant de diminuer, dans les meilleurs délais, l’empreinte carbone sur son territoire et favoriser l’adaptation au changement climatique. Au rang de ces mesures, figurent notamment le renforcement de la végétalisation de l’espace public, l’introduction de 10% de biogaz pour chauffer les bâtiments de son patrimoine, la pérennisation et le développement d’aménagements cyclables, ou encore la préservation et la restauration de la biodiversité.

Si cette action publique est importante, nous avons besoin en parallèle de l’engagement de toutes et tous.  Et c’est certainement l’un des défis parmi les plus importants que nous avons à relever. Bien sûr, une partie de la population, les jeunes notamment, se mobilisent pour le climat. Mais dans le même temps, le 13 juin dernier, la population suisse refusait à 51.6% la loi sur le C02, qui constituait pourtant une étape décisive. Pour la première fois en effet, une loi fédérale ambitionnait de contenir le réchauffement mondial à moins de 2°C par rapport au niveau préindustriel et de le limiter si possible à 1,5°C.

Le message adressé ce 13 juin par une majorité de la population suisse doit être entendu.

Dans ce cadre, l’approche adoptée par Traces du Climat me semble tout à fait pertinente. En alliant sensibilisation sur l’urgence climatique et vision constructive, elle a en effet mis en lumière non seulement des solutions innovantes, mais également la marge de manœuvre dont nous disposons pour mettre en œuvre rapidement l’indispensable transition écologique.

Je voudrais donc féliciter très chaleureusement l’ensemble des participants à ce beau projetpour leur implication sans faille et leur engagement dans cette aventure hors du commun. Je vous souhaite un bon repos, bien mérité après cette incroyable aventure. Et je me réjouis à présent de vous entendre sur cette expérience.

Je vous remercie de votre attention.

Intervention d’Alfonso Gomez, Conseiller administratif