Et maintenant? Que faire? Huit réponses de Klimaspuren - Traces du Climat

A mi-chemin de leur aventure d’Ilanz à Genève, les marcheur·euses de Traces du Climat se sont demandés le 21 juin à Aarau: “Et maintenant? Que faire?” Sur la base des rencontres et observations faites en chemin, ils proposent, pour eux-mêmes et au monde entier huit suggestions:

1. Continuons!

L’étape suivante s’appelle l’initiative pour les Glaciers. Elle souhaite que d’ici 2050, le pétrole et le gaz, soit les principaux facteurs influant sur le changement climatique, soient remplacés et interdits. Tel doit être désormais l’objectif de toute action en politique, en science et dans la société.

2. Mettons toujours la pression

La crise climatique n’est pas une promenade mais un train express. L’action climatique doit être rapide. Que ce soit avec les directeurs de la White Arena ou lors du salon philosophique, que ce soit avec l’entrepreneur Johannes Senn, lors d’une visite à Wil SG, ou avec le conseiller municipal Richard Wolff à Zurich – tout le monde s’accorde: “La jeunesse climatique, la grève du climat, “Fridays for future” font bouger les choses.” La pression exercée par ces mouvement sur le zéro émission (tout de suite!) se renforce – c’est nécessaire.

3. Justice, acte 1…

Le droit à la vie est un droit fondamental, il faut empêcher ceux qui alimentent la crise climatique de continuer à le faire. A la Cour des droits de l’homme de Strasbourg, le cas des Aînées pour la protection du climat attendent le verdict de leur procès contre la Confédération. Aux Pays-Bas, la société de combustibles fossiles Shell a été condamnée pour ses activités. Il est nécessaire de demander des comptes aux pollueurs du climat à tous les niveaux afin de les obliger à modifier leurs actions.

4. … Justice, acte 2

La politique climatique doit mieux impliquer les gens. Pas seulement avec des chiffres, mais aussi avec des plans clairs pour atteindre le zéro émission. Non seulement avec les méthodes de compensation, mais aussi avec la musique, le théâtre et l’art. Nous avons besoin d’images, pas seulement de modèles. Et il faut que justice soit faite: ceux qui sont les principaux responsables de la crise climatique doivent payer pour la restructuration de l’économie et de la société. Traces du Climat a écouté les bénédictins du monastère de Fischingen. Leurs règles sont anciennes et actuelles: modération, traitement respectueux de la création et distribution équitable des biens, car sans eux, la protection du climat n’est pas possible.

5. Changer la place financière

La modération, l’attention, la préoccupation – les actions sensibles pour le climat, de la société et de l’État, sont bonnes. Mais ce qu’il faut aussi, c’est une réforme tangible des grands leviers. Ils sont dans les fonds de pension, dans les compagnies d’assurance et dans les banques. Ils financent en grande partie l’exploitation et le traitement du charbon, du pétrole et du gaz naturel de la Suisse. Il est nécessaire d’imposer une obligation d’émission zéro à la place financière par le biais d’une législation efficace: plus d’investissements, plus de participations dans des entreprises de charbon, de pétrole et de gaz naturel.

6. Maîtriser le trafic et l’agriculture

Traces du Climat passe les nuits dans de petits hôtels entre Ilanz et Genève. Et apprend, une fois le soleil couché, à quel point les petites villes sont assaillies par la circulation automobile. Et voit, sent et entend pendant la journée, sur le chemin des agglomérations, comme le trafic automobile est massif. La protection du climat ne sera pas possible sans une réduction substantielle du trafic. Trace du Climat a déambulé dans une mer de drapeaux 2x-non, comme si l’agriculture en Suisse n’avait aucun problème avec le climat et l’environnement. Il faut que quelque chose change ici, malgré la propagande massive du lobby agricole.

7. Promouvoir la science

Traces du Climat a appris à la Haute école spécialisée de l’Est de la Suisse de Rapperswil (OST) comment la science cherche des réponses à la crise climatique. Elle veut atténuer les conséquences attendues grâce à la recherche et au développement dans les domaines de l’architecture, du paysage et de la planification : les villes ont besoin d’ombre, de courants d’air, d’eau, de biodiversité et d’espaces ouverts. Et les ingénieur·euses inventent des systèmes de stockage de l’énergie solaire ou du béton qui produisent moins de CO2. Il s’agit d’exemples tirés d’un riche paysage de recherche. Il doit disposer d’un champ d’action, d’un espace libre et d’un budget suffisant.

8. Renforcer les villages

Le mouvement climatique est fort dans la ville et dans le milieu universitaire bourgeois vert. Le mouvement pour le climat de Malans montre ce que l’imagination et la présence peuvent accomplir dans les zones rurales. Le village a approuvé la loi sur le CO2 à une nette majorité. L’imagination et la joie avec lesquelles les groupes climatiques de ces villages ont accueilli les marcheur·euses de Traces du Climat ont probablement aussi assuré l’approbation de la protection du climat. Ainsi, de nombreux petits mouvements renforcent le grand mouvement. L’action climatique a besoin de visages, pas seulement de modèles, de personnes, pas seulement de chiffres.

 

Zoe Stadler, Lucie Wiget, Sylvain Badan, Köbi Gantenbein et Dominik Siegrist.

Le noyau central de Traces du Climat, Aarau, le 21 juin 2021.